Login

Chez Vincent et Jérôme Buffaumène Déléguer la gestionde ses céréales

Dans le Bas-Armagnac où ils ont repris la ferme familiale, Vincent et Jérôme Buffaumène ont choisi de s’occuper de la vigne. Ils confient leurs 50 hectares de céréales à un chef de culture.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Cultiver des céréales en sec dans ce secteur du Gers n’est pas une mince affaire. Les sols battants et le stress climatique, alternant fortes chaleurs et grosses précipitations, permettent rarement d’obtenir de gros rendements, si bien que lorsque les cours sont bas, l’activité n’est pas vraiment rentable. Et quand, de surcroît, on n’est pas spécialisé en grandes cultures, mieux vaut passer la main !

C’est ce qu’ont fait Jérôme et Vincent Buffaumène, lorsqu’ils ont repris le Domaine de Maupas, ferme familiale en polyculture-élevage depuis six générations, à Mauléon-d’Armagnac, en choisissant de tout miser sur la viticulture. Mais pas question, pour autant, d’éliminer les grandes cultures ! « Nous avions tous les deux passés un Bac pro viticulture-œnologie, et nous n’avions aucune compétence pour les céréales, confie Vincent. Lorsque nous nous sommes installés, l’exploitation comptait 40 ha de vignes et 80 ha de maïs. Pour cultiver le maïs, nous ne faisions qu’appliquer les recommandations des technico-commerciaux. Comme on ne pouvait pas irriguer, les rendements étaient bas. Dès qu’on montait sur le tracteur, on savait qu’on allait perdre de l’argent ! La vigne servait à payer les semences, les intrants et la batteuse. »

« Comme nous faisions tout nous-mêmes, nous étions toujours en train de courir, ajoute Jérôme. Les travaux des vignes et des champs se chevauchaient et il suffisait qu’on prenne du retard d’un côté pour que ce soit la panique de l’autre. Vivre stressé en permanence était compliqué. »

Les frères Buffaumène ont alors décidé de convertir une trentaine d’hectares de céréales en vignes et de racheter des parcelles dans le voisinage, pour constituer un beau vignoble de 80 ha. Le raisin, transformé dans leur chai, est vinifié en côtes-de-gascogne, armagnac et floc.

Côté céréales, il leur restait 50 ha qu’ils voulaient garder en propriété, sans les louer, afin de rester libres de planter des vignes supplémentaires. Ils n’ont pas souhaité non plus embaucher un salarié pour les grandes cultures, car il leur aurait fallu s’équiper de matériels coûteux, qu’ils auraient mis longtemps à amortir.

Question de confiance

Ainsi, après s’être fait aider quelques années par une entreprise de travaux agricole (ETA), Jérôme et Vincent ont décidé, en 2014, de confier la gestion de leurs grandes cultures à la coopérative Euralis, qui venait de lancer ce service. « Lorsque nous avons rencontré Jean-Claude Ducasse, le chef de culture qui allait s’occuper de nos productions, nous avons d’abord parlé de nos sols. La première année, il nous a conseillé de continuer à semer du maïs conso et waxy, car les prix et les primes étaient encore intéressants. Ensuite, il a diversifié les cultures, ce qui nous permet de répondre aux exigences de la Pac et d’assurer des rotations, bénéfiques sur le plan agronomique. Cette année, nous produisons maïs, colza et blé de force. » Le contrat signé avec Euralis est tripartite et inclut une ETA qui effectue tous les chantiers. Sur le Domaine de Maupas, Jean-Claude Ducasse travaille avec les entreprises Preneron, installées dans le même village. « Ils se tiennent au courant, au jour le jour, de l’état des cultures, des précipitations, de l’arrivée d’adventices…, poursuit Vincent. Jean-Claude suit les chantiers de A à Z. Il s’occupe des achats d’intrants, des déclarations Pac et des assurances, comme s’il s’agissait de sa propre exploitation. Il se charge aussi de la commercialisation de nos céréales au meilleur prix, en respectant le seuil minimum que nous avons fixé. »

En fin de campagne, Vincent et Jérôme reçoivent un bilan détaillé pour chaque parcelle. Depuis qu’ils ont confié la gestion de leurs cultures céréalières à Euralis, ils « dorment tranquilles ». « Nous payons ce service 50 €/ha, auxquels s’ajoute un pourcentage versé à la coopérative, en cas de bénéfice, mais pour la première fois, nous ne sommes pas déficitaires chaque année sur cette activité, précise Jérôme. En outre, comme nous sommes plus disponibles, nous avons moins de pertes en vignes et plus de temps pour nos vies personnelles. C’est appréciable ! »

Florence Jacquemoud

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement